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Le rôle clé des IFD dans la résilience face au changement climatique
Publié le
Chiara Trabacchi Responsable Changement climatique British International Investment

Secteur Privé & Développement #43 - Institutions européennes de financement du développement : acteurs stratégiques dans un monde en mutation
Cette édition met en lumière les leviers d’action des institutions de financement du développement européennes qui investissent plus de 12 milliards d’euros par an dans le secteur privé des pays émergents. Ce numéro a été réalisé en collaboration avec l’association European Development Finance Institutions (EDFI).
Le défi climatique est immense, mais les progrès technologiques et la réduction des coûts créent en permanence de nouvelles opportunités d’investissement. Nous pouvons donc attendre, pour la décennie à venir, un « âge d’or » de l’investissement climatique.
Il serait facile de céder au pessimisme. Les conséquences du réchauffement climatique sont de plus en plus manifestes, les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter et, comme l’a montré la COP29 en 2024, la coalition mondiale est vacillante. En réaction, la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4) doit prendre des engagements concrets pour agir.
Il existe déjà de nombreuses possibilités de financer l’adaptation et l’atténuation du changement climatique – alors que de nouvelles opportunités apparaissent constamment. Les innovations technologiques et la réduction des coûts sont autant de raisons de se montrer optimiste : elles rendent de plus en plus attrayants commercialement les investissements de décarbonation de l’économie et d’adaptation au changement climatique. Les institutions de financement du développement (IFD) jouent un rôle clé pour catalyser l’investissement climatique.
LES IFD, tremplins de l’investissement privé
Parce que les IFD ont vocation à prendre des risques pour le développement, elles sont des soutiens tout indiqués pour les fonds de capital risque et autres véhicules d’investissements en phase de démarrage. Ces derniers, à leur tour, soutiennent des entrepreneurs qui inventent de nouvelles technologies et de nouveaux modèles économiques dans le domaine climatique. Les IFD peuvent aussi contribuer localement à rendre le secteur financier « plus vert », permettant aux banques et autres acteurs concernés d’ouvrir et de développer davantage de lignes de crédits climatiques, en leur offrant un accompagnement technique et des capitaux à prêter à leurs clients, assortis de conditions qui permettent le partage des risques.
Un autre défi important consiste à préserver et restaurer la biodiversité. Les IFD sont déjà, dans de nombreux pays, les principaux appuis à la sylviculture durable, et elles sont bien positionnées pour aider les entreprises à saisir les opportunités en matière de « solutions fondées sur la nature », dans le cadre de l’échange volontaire de crédits carbone mis en place l’an dernier lors de la COP. Il ne faut pas oublier non plus l’immense opportunité que représente le volet « adaptation et résilience » (A&R) – indispensable pour la sécurité alimentaire, hydrique et énergétique. Si une bonne part des investissements nécessaires dans ce domaine relèvent du secteur public, l’A&R est aussi un enjeu commercial. Les entreprises se doivent de protéger leurs activités contre les risques climatiques, et ces investissements sont particulièrement rentables : selon la Commission mondiale sur l’adaptation, leurs rapports coûts-bénéfices vont de 2 à 10 selon les cas. On estime à 2 000 milliards de dollars les opportunités de marché pour répondre à cette demande.Les IFD investissent déjà dans la décarbonation de l’économie et elles aident les communautés à faire face aux effets du changement climatique. Dans la décennie qui vient, elles doivent intensifier leurs actions pour saisir des opportunités supplémentaires.
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