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Développement et investissement dans les marchés frontières pour atteindre les ODD
Publié le
Andrew Shaw Responsable de l’équipe Accompagnement technique programmatique FMO

Secteur Privé & Développement #43 - Institutions européennes de financement du développement : acteurs stratégiques dans un monde en mutation
Cette édition met en lumière les leviers d’action des institutions de financement du développement européennes qui investissent plus de 12 milliards d’euros par an dans le secteur privé des pays émergents. Ce numéro a été réalisé en collaboration avec l’association European Development Finance Institutions (EDFI).
Comment la FMO intervient (en fournissant de l’accompagnement technique) et investit dans les marchés frontières pour développer des opportunités en projets finançables.
Alors qu’il ne reste que cinq ans pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, force est de constater que les progrès qui permettraient d’y parvenir ont pris du retard partout dans le monde. La stratégie d’ici 2030 de la FMO (« Pioneer, Develop, Scale ») vise spécifiquement à maximiser son impact sur la réalisation des ODD. Pour favoriser l’inclusion financière et accélérer les changements, il faut aller plus loin que la mobilisation du capital des investisseurs et la mise en place des syndications. La création de marchés est un vecteur d’investissement novateur et audacieux. En transformant des opportunités « non finançables » en projets qui le sont, il s’agit de combler le déficit de financement des ODD, qui ne cesse de se creuser. Cela nécessite de développer à la fois les entreprises pour rendre finançables des opportunités individuelles, et leurs écosystèmes pour remédier aux difficultés systémiques qui freinent l’investissement. À titre d’exemple, l’initiative « Invest for Impact » au Népal – lancée par la FMO sous forme d’initiative sectorielle, aux côtés de BII et de la SDC – essaye de lever les contraintes écosystémiques pour faire naître des opportunités d’investissement, tout en soutenant les institutions financières locales et les fonds de private equity. L’investissement sur les marchés frontières est essentiel aussi pour assurer un impact à l’action des IFD car plus de la moitié des populations pauvres vivent dans des marchés qualifiés de « fragiles ». Le programme NASIRA (mis en place avec la Commission européenne et coordonné par Team Europe) s’inscrit par exemple dans le prolongement de l’ODD 10 (Réduire les inégalités). Il accorde aux institutions financières des garanties de portefeuille leur permettant de prêter en particulier aux femmes et aux jeunes entrepreneurs.
Accroître les flux d’investissement vers les marchés pré-émergents
La FMO accentue donc son action sur les marchés frontières. C’est le cas par exemple quand elle s’investit dans l’Africa Resilience Accelerator (ARIA) – une démarche conjointe avec BII et Proparco, qui soutient la croissance économique à long terme des marchés naissants en Afrique. Depuis 2021, 45 millions de dollars ont été débloqués et plus de 40 entreprises ont bénéficié d’un accompagnement technique. Un prêt de 20 millions de dollars a été accordé à long terme à la banque éthiopienne Dashen Bank pour soutenir le développement de l’agriculture dans le pays. Ce prêt fait de FMO la première organisation étrangère à accorder un financement à long terme au secteur financier en Ethiopie. L’objectif était d’agir comme un catalyseur du marché et de susciter la confiance des investisseurs pour mobiliser des capitaux privés, en contribuant par exemple à améliorer les standards ESG de la banque. Réorienter et accroître les flux d’investissement en direction des marchés pré-émergents ne pourra se faire à long terme sans partenariats solides. Tout l’enjeu est donc de fédérer autour de l’action collective menée par la FMO en partenariat avec d’autres IFD et la Team Europe – afin de mettre en place une approche cohérente et coordonnée pour remédier à la pénurie de projets d’investissement.
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