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Financer l’ARAF pour soutenir l’adaptation climatique : le choix du Fonds vert pour le climat
Publié le
Kavita Sinha Directrice de la Private Sector Facility Fonds vert pour le climat
Secteur Privé & Développement - Business & Climat : de l'ambition à l'action
Proparco publie une édition hors-série de sa revue Secteur Privé & Développement, consacrée au rôle stratégique du secteur privé et des institutions financières face à l’urgence climatique.
Découvrez l'interview de Kavita Sinha, directrice de la Private Sector Facility du Fonds vert pour le climat.
Quelle est la stratégie globale du Fonds vert pour le climat (FVC) ?
Elle s’inscrit dans notre vision « 50 by 30 », qui vise à gérer 50 milliards de dollars d’ici 2030, et à catalyser l’action climatique dans les pays en développement. Le programme Readiness permettra à ces pays de traduire leurs Contributions déterminées au niveau national (CDN), les Plans nationaux d’adaptation (NAP) et leurs stratégies climatiques à long terme en investissements concrets. Le Fonds mobilisera le secteur privé pour débloquer les flux financiers nécessaires à la lutte contre le changement climatique. Par ailleurs, il va améliorer l’accès au financement pour les populations les plus vulnérables, en répondant immédiatement aux besoins d’adaptation et de résilience, notamment grâce à l’élargissement des systèmes d’information sur le changement climatique et des systèmes d’alerte précoce.
Comment le FVC soutient-il les projets du fonds ARAF ?
En 2018, le FVC a apporté un investissement majeur de 23 millions de dollars à ARAF I – le fonds porté par Acumen visant 50 millions de dollars – en « dérisquant » les investissements grâce à un capital de premier rang en perte. Premier fonds agricole au monde focalisé sur l’adaptation climatique, ARAF I a suscité un vif intérêt, clôturant avec un excédent de souscription de 8 millions de dollars, témoignant de l’appétence des investisseurs pour les thématiques d’adaptation au climat et d’investissement agricole, et prouvant l’efficacité de la réduction des risques autorisée par notre participation. Le FVC a également fourni 3 millions de dollars sous forme de subventions pour un dispositif d’assistance technique de 6 millions de dollars, destiné à renforcer la résilience climatique des bénéficiaires – en particulier en permettant d’orienter le choix de cultures en fonction des prévisions climatiques. À ce jour, ARAF I a eu un impact sur 11 millions de personnes, dont 2,2 millions sont des petits exploitants agricoles. Environ la moitié de ces bénéficiaires vivent sous le seuil de pauvreté.
Fort du succès d’ARAF I, le FVC va renforcer son partenariat avec Acumen en assurant un investissement en fonds propres de 30 millions de dollars pour le fonds successeur (pour une cible fixée à 120 millions de dollars). Nous contribuons également par le biais d’une subvention de 4 millions de dollars à un dispositif d’assistance technique (qui s’élève au total à 12 millions de dollars), destiné à soutenir les bénéficiaires et petits exploitants agricoles. Grâce à ce partenariat, le FVC accompagne l’expansion d’Acumen en Afrique de l’Est, de l’Ouest et du Nord. L’objectif final est d’améliorer la vie de 20 millions de personnes.
Comment mesurez-vous les impacts des projets soutenus par le fonds ARAF ?
Les rapports annuels de performance sont établis à partir des critères d’investissement du FVC, des informations financières, des garanties environnementales et sociales, et prennent aussi en compte, bien entendu, des considérations relatives aux peuples autochtones et au genre. Ces rapports montrent aussi quelles sont les difficultés rencontrées et les mesures d’atténuation mises en place. L’impact du fonds ARAF se mesure à trois niveaux : nombre de bénéficiaires directs et indirects par genre, bien-être des agriculteurs, et résilience climatique. Au niveau des résultats, le FVC évalue l’augmentation de l’utilisation des informations climatiques dans la prise de décision, mais aussi celle des capacités d’adaptation et de la réduction de l’exposition aux risques climatiques. Nous mesurons aussi l’amélioration de la sensibilisation aux menaces climatiques et aux processus de réduction des risques, la croissance des moyens de subsistance des populations les plus vulnérables, ainsi que de la résilience en matière de santé et de bien-être.
En savoir plus
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