Partager la page

Gestion des aires protégées : quel rôle pour le secteur privé?

Publié le

Secteur Privé & Développement

Secteur Privé & Développement #35 - Préserver la biodiversité : le secteur privé en action

A l'occasion de la COP 15 de 2021, la 35ème édition de Secteur Privé & Développement imagine le rôle du secteur privé dans le financement de la biodiversité et propose des étapes visant à mieux impliquer les entreprises dans la restauration du milieu naturel.

Nous sommes en train d’épuiser le capital naturel sur lequel reposent la vie humaine et l’économie. Une façon viable et efficace de conserver ce capital, et de rétablir notre « bilan naturel » à son juste équilibre, consiste à conserver des systèmes intacts au niveau des aires protégées. L’optimisation de la gestion de ces zones passe par la mise en place de partenariats sectoriels (public, privé, ONG), comme c’est le cas pour African Parks et SANParks. Les impacts économiques et sociétaux de ces partenariats peuvent en outre être amplifiés par une approche globale du « paysage » reconnaissant les aires protégées comme faisant partie intégrante de zones publiques, privées ou collectives, beaucoup plus vastes.

Une part importante de l’économie mondiale dépend du capital naturel. Composante essentielle du « bilan comptable » de notre planète, il fournit des services vitaux et assure la résilience. Le Forum économique mondial estime que 50 % environ du PIB mondial (soit 44 000 milliards de dollars) dépendent de la nature1. L’allure à laquelle nous utilisons ce capital naturel n’est toutefois pas soutenable : pour maintenir le rythme actuel de consommation de ces ressources, nous aurions besoin chaque année de 1,6 fois notre planète Terre2. La gestion et la conservation de systèmes intacts par le biais des aires protégées présente le meilleur rapport coût-efficacité pour la conservation à long terme de notre capital naturel, tout en induisant d’importants bénéfices économiques et sociaux. Une récente étude de McKinsey estime qu’en fondant notre gestion de la conservation sur un objectif « 30 by 30 » (c.-à-d. protéger 30 % de la surface des terres et océans d’ici 2030), il serait possible de dégager de 300 à 500 milliards de dollars de PIB et de créer, rien que dans l’écotourisme et la pêche durable, 30 millions d’emplois dans le monde3. Le secteur privé peut jouer un rôle dans la gestion des aires protégées, parce qu’elles ont besoin d’être gérées durablement – et compte tenu des contraintes financières pesant sur le secteur public. Nous abordons ici les différents domaines d’engagement potentiel pour le secteur privé.