Un bon accélérateur,côté économie
Passer de ces systèmes d’assurance communautaires informels à des systèmes individuels formels a des impacts positifs sur le développement économique local : ils contribuent à la croissance et la stabilité des économies, ainsi qu’à la redistribution et la solidarité entre les individus (voir schéma
ci-après).
Cet effet accélérateur de l’activité peut être analysée de deux façons : premièrement, au travers du rôle principal de l’assurance associé au versement d’indemnités en cas de réalisation d’un risque et deuxièmement, via le rôle en tant qu’investisseur institutionnel lié aux provisions techniques accumulées pour le versement d’indemnités dans le futur. En effet, les primes d’assurances collectées étant réinvesties dans l’économie locale sous forme d’obligations d’État, d’obligations d’entreprises et d’actions, elles transforment une épargne court terme en épargne long terme favorable au développement de l’économie locale. Ainsi, plusieurs recherches ont mis en évidence la corrélation entre le taux de pénétration de l’assurance et la croissance du PIB. En analysant la situation de 77 économies avancées ou émergentes entre 1994 et 2005, les travaux de Han et coll. (2010) ont montré qu’une pénétration totale de l’assurance en hausse de 1 % se traduisait par une augmentation de 4,8 % de la croissance économique (1,7 % si l’on ne retient que l’assurance-vie).
En effet, un faible développement économique et une économie fragile peu transparente sont généralement associés à un taux de pénétration de l’assurance bas – les mécanismes informels et traditionnels d’auto-assurance étant difficilement quantifiables. En revanche, lorsque le PIB par tête atteint entre 3 000 et 5 000 dollars, le taux de pénétration de l’assurance augmente plus vite que le PIB jusqu’à ce que le marché arrive à maturité.
Deux grands facteurs expliquent cette corrélation. Premièrement, une fois assuré, un individu peut prendre des décisions plus risquées que s’il devait les assumer seul, par exemple pour créer une société, construire une infrastructure ou une usine, développer une nouvelle technologie, etc. En effet, lorsque ces risques sont couverts par une assurance, les individus gagnent en sérénité et peuvent, plus facilement, prendre des décisions influant sur leur productivité et investir à long terme : par exemple, en commençant à utiliser des engrais, en scolarisant un enfant ou en prenant les mesures préventives pour se prémunir contre le paludisme.
Deuxièmement, l’assurance a un impact sur la baisse des taux d’intérêt et l’allongement des maturités de crédit.En protégeant des entreprises et des ménages contre la perte de biens, des dommages ou des difficultés à rembourser un emprunt, elle contribue à réduire le risque de crédit.