La terre des Incas passe au vert

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Pérou
La terre des Incas passe au vert
876 000
tonnes d’équivalent CO2 par an seront évitées grâce aux financements de Proparco en 2015.
À l’occasion de la COP 21, le Pérou s’est engagé à réduire de
30 %
ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.
PÉROU — Hôte de la conférence sur le climat en 2014, le Pérou a pris le pari de porter à 60 % la part des énergies renouvelables dans sa production d’électricité d’ici à 2018. Le but ? Anticiper l’épuisement de ses réserves en gaz et limiter la vulnérabilité de ses centrales hydroélectriques aux conséquences du changement climatique.

Classé en l’an 2000 parmi les pays à faible développement humain, le Pérou a connu, depuis, une « décade dorée ». Entre 2003 et 2013, le pays a  enregistré une croissance de plus de 6 % par an en moyenne, et vu son PIB tripler. Malgré un récent ralentissement, l’économie nationale reste l’une des plus dynamiques d’Amérique du Sud. En matière d’énergie, ce développement s’est traduit par un meilleur accès des Péruviens à l’électricité. Le taux de couverture est ainsi passé de 45 % en 1990 à plus de 91 % en 2015. Mais il a aussi entraîné une hausse de près de 80 % de la consommation d’énergie. Et cette tendance ne va pas en fléchissant : le gouvernement prévoit une augmentation de la demande de 10 % par an jusqu’en 2019. Il est pour lui urgent d’accroître sa capacité de production.
 

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TABLEAU

 

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Cobra
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SEULEMENT 2 % DE SOLAIRE ET D’ÉOLIEN
Au Pérou, la production d’électricité repose, à proportions égales, sur l’hydroélectrique et le gaz naturel, dont le pays est producteur. Le solaire et l’éolien comptent pour moins de 2 % du mix national. Pourtant, le Pérou dispose d’importantes ressources renouvelables encore inexploitées. Son potentiel éolien est par exemple estimé à 22 000 MW contre 142 MW installés. Pour valoriser cet atout, les autorités ont adopté une législation très favorable aux investissements dans la production d’électricité à partir de ressources renouvelables (biomasse, éolienne, géothermique, solaire, marémotrice et hydroélectrique). Des investissements assurés, à ce jour, à hauteur de 70 % par des acteurs privés. En 2015, Proparco a accordé deux prêts de 10 et 19 millions de dollars aux sociétés Parque Eolico Marcona et Parque Eolico Tres Hermanas (filiales du groupe Cobra) pour la construction et l’exploitation de deux fermes éoliennes dans la province de Nazca. Via une facilité de cofinancement avec ses homologues allemand (DEG) et néerlandais (FMO), Proparco a mobilisé au total 69 millions de dollars pour ces deux projets d’un coût total de 335 millions de dollars, également soutenus par la Corporation andine de développement (CAF – Corporación À l’occasion de la COP 21, le Pérou s’est engagé à réduire de 30 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Andina de Fomento – 20 millions de dollars), Natixis et Exim Bank US. C’est le deuxième projet d’énergie renouvelable soutenu par Proparco au Pérou, à la suite de T-Solar, en 2011, qui a été la première ferme solaire de grande envergure (44 MW) dans le pays.
Eolienne avec le coucher du soleil derrière
ÉLU MEILLEUR PROJET D’ÉNERGIE RENOUVELABLE
Opérationnel depuis mai 2014, Marcona (32 MW) est le premier parc éolien du Pérou. Avec Tres Hermanas( 97 MW), opérationnel depuis janvier 2016, il représente le plus grand parc éolien du pays. Tous deux éviteront l’émission de 428 000 tonnes d’équivalent CO2 par an. Leur production sera intégralement revendue au réseau national. En septembre 2015, Proparco et ses pairs ont reçu le prix du « meilleur projet d’énergie renouvelable en Amérique latine » pour ce financement. Une distinction décernée par Latin Finance, un magazine bimestriel de référence dédié aux marchés financiers latino-américains.
Reportage au Pérou